Certaines émotions esthétiques confinent parfois à l’expérience spirituelle. Voilà vingt ans que la chorégraphe franco-algérienne Nacera Belaza travaille à l’émergence de ces états seconds. Qu’on la nomme «transe», «lâcher-prise» ou «neutralisation du mental», cette exploration concourt à créer du mouvement différemment. «Atteindre l’absence de contrôle permet paradoxalement à l’interprète d’habiter pleinement son corps, ce qui autorise une autre relation au spectateur, plus sensible», précise l’artiste.
Cette 30e édition du Festival de Marseille, événement international de danse déployé dans une quinzaine de lieux, en salle ou en plein air, présente plusieurs spectacles qui travaillent ces états seconds. Pour la Nuée, sa dernière création, qui confronte les motifs du cercle et du rythme, Nacera Belaza a effectué une résidence à la Villa Albertine qui l’a conduite en itinérance sur le sol américain. «A Minneapolis, j’ai eu la chance d’être introduite dans un pow-wow, gigantesque cercle de chants et de danses