C’est l’histoire d’une traditionnelle fête de quartier qui tourne mal, très mal. Le 25 juillet 1998, à Wakayama, 67 personnes sont empoisonnées par un riz au curry parfumé à l’arsenic. Quatre d’entre elles décèdent. Très vite, les soupçons se tournent vers la famille Hayashi, bête noire du voisinage. La mère, Masumi Hayashi, dont le casier judiciaire n’était déjà pas vierge pour avoir escroqué les assurances, était en partie chargée de suivre la préparation du curry. «Dès le départ, il était acquis pour la presse que le ou la coupable se trouvait parmi la communauté locale», explique le journaliste indépendant Ken Kataoka. Un mois après le fait divers tragique, le quotidien Asahi Shimbun dégaine un scoop : «Il y a déjà eu deux cas d’intoxication à l’arsenic dans une maison du quartier» titre le journal en une. Et c’est vrai. Chez les Hayashi. Le père, Kenji, accompagné d’un ami, a consommé en faible quantité de l’arsenic (un produit utilisé dans son entreprise pour éliminer les termites), là aussi dans le but d’empocher l’argent des assurances. Pour les médias, plus aucun doute, sa femme Masumi est la coupable. Et la saga de l’été s’est emballée, avec des scènes sidérantes de photographes, caméras de TV et journalistes massés devant la maison des Hayashi des jours durant. Puis une Masami Hayashi excédée qui tente de chasser cette meute en les aspergeant au jet d’eau.
Le 4 octobre 1998, Masumi Hayashi est arrêtée au vu et au su de tous. La police avait pré