Et enfin, il en chanta un. Après une heure d’une douzaine de morceaux d’aventure, d’amour, et de désamour, et surtout après avoir demandé, enfantin, l’autorisation à la maire d’Actopan, à une centaine de kilomètres au nord de Mexico, présente en coulisse, le groupe de cuivres entonna Dámaso. Et le chanteur Gerardo Ortiz, sous son sombrero de vaquero — le cow-boy mexicain — , se lança dans l’aventure désormais interdite d’un narcocorrido face à des spectateurs enivrés qui n’étaient venus que pour ça. «Oui Monsieur, je suis Dámaso, fils du “licenciado”, j’ai toujours eu l’appui de Culiacán et de ses habitants !» Un hommage à Dámaso López, alias «El mini-lic», ancien baron du cartel de Sinaloa. Le public est en transe : la plupart coiffés de leurs couvre-chefs de vachers, vêtus d’une chemise blanche ou à carreaux, bottes aux pieds, ils n’oublient aucune parole malgré les litres de bière engloutis durant cette feria de la Barbacoa – une viande de mouton typique du centre du Mexique – et dont ce concert est le point d’orgue.
Reportage
Au Mexique, les corridos, hérauts des narcos, déchantent
Article réservé aux abonnés
Concert de Gerardo Ortiz lors de la feria de la Barbacoa à Actopan, dans l'Etat d’Hidalgo, au Mexique. le 12 juillet 2025. (Jeoffrey Guillemard/Libération)
publié le 3 août 2025 à 16h26