Choc et gueule de bois assurés pour le secteur culturel, qui a légitimement de quoi s’alarmer, à voir Rachida Dati sortie du chapeau du Président, ex-porte-flingue de Nicolas Sarkozy devenue championne du happening sur les plateaux télé, performeuse au Conseil de Paris plus habituée des punchlines assassines que de la cour d’honneur du festival d’Avignon, et à qui l’on connaît plus de casseroles judiciaires que la moindre espèce de fulgurance inspirée sur les enjeux du secteur. L’ère enrobante de Roselyne Bachelot est loin, le style mi-pugnace mi-techno de Rima Abdul Malak a vécu. Le message de cette nomination par un Premier ministre qui se dit admirateur de Jack Lang s’impose comme pour le moins offensif, ou a minima déstabilisant pour une profession toujours peu ou prou sur plusieurs épaisseurs de charbons ardents entre baisse des subventions régionales, difficultés post-Covid, errances de la mondialisation, articulation privé-public…
Parmi les dossiers qui attendent la nouvelle ministre de la Culture, et pour lesquels elle héritera du budget de 11 milliards obtenu par Rima Abdul Malak pour 2024, il y aura bien sûr, côté cinéma et audiovisuel, le positionnement sur le #MeToo français qui secoue le milieu sur fond d’affaire Depardieu, à l’origine du désaveu de Macron envers sa prédecesseuse. Il