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Expo

Au Palais de Tokyo, l’artiste Rammellzee est l’objet de tous les fantasques

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Dans une large rétrospective, l’institution parisienne déroule la vie et l’œuvre du New-Yorkais excentrique, icône de la scène indé des eighties.
Rammellzee, né dans le Queens en 1960, est passé à l’as après avoir après avoir essuyé les plâtres du graffiti, auquel il ne se limitera pas. Il meurt en 2010, à 49 ans. (Mari Horiuchi)
publié le 2 mars 2025 à 17h31

Sur la frise chronologique illustrée retraçant sa vie, on le découvre, silhouette d’échalas dégingandé, le visage barré de lunettes de soleil profilées à branches blanches. Sur les clichés noir et blanc, ceux qui l’entourent, Basquiat, Keith Haring, posant sur les trottoirs et dans les clubs du Downtown New York du début des années 80, sont devenus illustres. Rammellzee, né dans le Queens en 1960, lui, est passé à l’as, après avoir après avoir essuyé les plâtres du graffiti, auquel il ne se limitera pas. Le Palais de Tokyo le replace au centre de cette scène et au-delà. Car, l’artiste (et rappeur, inventeur s’enorgueillissait-il, du «gangsta duck», une intonation sourde et nasillarde) a rejoint d’étonnants territoires abstraits en forme de tableaux résineux, dans la pâte desquels s’enfoncent bibelots et perles de pacotille.

L’exposition a le grand mérite de battre au rythme saccadé et fiévreux de Rammellzee encore mal connu en France en dépit de son influence sur de nombreux plans de la pop culture américaine indé. Il expliquait à merveille cette tension à l’œuvre dès le début : «Les lignes me venaient dans le noir. Je dessinais à cause de l’anxiété, du désespoir, du troisième rail électrique et des flics. Je prenais des décisions rapides. […] Le graffiti a été créé dans l’obscurité, quand tu n