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Au Palais des beaux-arts de Lille, une idée derrière la fête

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De Rubens à Brueghel, les œuvres de l’exposition «Fêtes et célébrations flamandes» proposée par le musée jusqu’au 31 août, remontent aux XVIe et XVIIe siècles et retracent l’histoire des Flandres au travers des festivités.
«Ommegang avec le géant Druon Antigone sur le Meir» d’Alexander Van Bredael, 1697. (Stéphane Maréchalle/ RMN – Grand Palais)
publié le 1er août 2025 à 16h25

Dans le nord, la bamboche, c’est du sérieux. Et cela fait un bail que cela dure, comme le montre l’exposition Fêtes et célébrations flamandes au Palais des beaux-arts de Lille. Née d’une collaboration franco-belge, la très intéressante exposition remonte au XVIe et au XVIIe siècles, à travers une centaine d’œuvres (tableaux, instruments de musique, armes, géants en papier mâché..), prêtées par Bruxelles, Vienne, Madrid, Amsterdam ou Paris. Comment ne pas associer les fêtes flamandes au truculent tableau le Roi boit de Jacques Jordaens (1638-1640), prêté par les musées royaux des Beaux-Arts de Belgique et présenté à la fin de l’exposition ?

C’est un banquet dont le centre de la toile est occupé par un vieil homme hilare et rougeaud, couronne sur la tête, avec un verre de vin et une galette pour repas. Autour de lui, des convives serrés comme des sardines et particulièrement éméchés, bouches tordues, lui portent un toast, beuglent et jouent de la cornemuse. En haut du tableau, un fou agite sa marotte et ses grelots, en bas, un chien bondit, à droite une femme torche le cul d’un bébé et dans un coin, on remarque un autoportrait du peintre – Jacques Jordaens lui-même – qui dégobille ses tripes en renversant un plateau. En voilà une scène de ripaille où l’on semble s’amuser ! Mais avant d’atteindre cette acmé de la ribouldingue – qui est aussi une claire parodie du pouvoir