Et si les plus beaux spectacles étaient ceux dont on se demande : qu’est-ce qu’on a vu ? Oui qu’est-ce qu’on a vu samedi dans la cour du lycée Saint-Joseph ? Qu’est-ce que sont ces Derniers Feux allumés par le chorégraphe Némo Flouret qui nous aura fait sentir complètement contemporain. C’est tellement rare au théâtre, en danse, être contemporain de ce qui se joue ; pas en retard dans le souvenir du déjà-vu, pas en avance dans des dramaturgies où tout se décide dès les premières minutes. Derniers Feux c’est d’abord une scène plein air dans le noir. On devine des bouquets de mégaphones, un échafaudage à jardin disposé en légère diagonale, pas face public, déjà le signe que la soirée sera biaisée avec des lignes de fuite qui vont affoler notre regard, des premiers plans à quelques mètres de nous et, au même instant, des arrière-plans fond de salle parce que ça joue ça danse de partout.
On y retourne : scène de nuit, à cour une silhouette joue de la trompette avec, au détour de deux notes, un écho à la glorieuse partition de