Dix ans que tout ça a déraillé. Que l’Arabe du futur et son auteur, Riad Sattouf, ont échappé au régime courant de la bande dessinée pour rejoindre le camp des phénomènes. On n’ose même pas ajouter «de librairie» tant la série s’est vendue partout, jusqu’en hypermarchés, signe de son infinie capacité à bondir par-dessus les portiques, à réconcilier les puristes de la BD, les musées et les curieux qui n’achètent des petits Mickey qu’une fois l’an. Une dinguerie que le Centre national du livre résumait, dans son panorama du marché de la BD des années 2010 à 2020, en expliquant que c’était la seule série à pouvoir marcher sur les platebandes d’Astérix. Pas forcément ce qu’on imaginait pour l’épanchement mémoriel d’un auteur sur sa jeunesse syrienne. Les six volumes se sont écoulés à 3,5 millions d’exemplaires et font dorénavant partie du fond de toute librairie. L’emballement mérité culminait avec la parution du dernier tome de la série, fin 2022, et le grand prix d’Angoulême quelques mois plus tard. La conclusion, en juin, des Cahiers d’Esther, son autre série au long cours, pouvait laisser penser que Riad Sattouf s’apprê
Bande dessinée
Avec «le Frère volé», Riad Sattouf s’essouffle
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«Moi, Fadi, le frère volé» de Riad Sattouf. (Riad Sattouf)
par Marius Chapuis
publié le 8 octobre 2024 à 15h40
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