Il dit qu’il ne touche plus terre, et il y a de quoi. Ancien capitaine de police judiciaire en Seine-Saint-Denis, Olivier Norek s’est retrouvé inscrit sur les principales sélections des grands prix littéraires de la rentrée, dont la première sélection du prestigieux Goncourt, avec les Guerriers de l’hiver, un roman publié par Michel Lafon qui fait aussi son entrée sur ce type de liste. Une véritable performance pour ce duo auteur/éditeur qui se serre les coudes depuis 2013, date de la publication du premier roman de Norek, Code 93, un polar mettant en scène un capitaine de police, Victor Coste, à la fibre humaniste. Ces deux-là ne se sont jamais lâchés : Lafon, éditeur à l’image plutôt populaire, misant à fond sur Norek qui, au fil des années, est devenu un auteur de polar à succès. On se souvient avec une immense émotion de Entre-deux mondes (2017), de très loin son plus grand policier, qui se déroulait dans la jungle de Calais où il avait enquêté de longues semaines, et qui racontait l’épouvantable tragédie des migrants. Ce sujet aurait pu rebuter un lectorat qui aime qu’on le divertisse, il a au contraire fait grimper la notoriété de Norek.
Boucherie d’une guerre par -40 degrés
Les Guerriers de l’hiver retrace la terrible guerre qui a opposé la Finlande à la Russie en 1939, Norek et Lafon ont pris un gros risque, celui de dérouter les fans de l’ex-flic, plutôt habitués aux enq