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Libération
Reportage

Avec l’exposition «la Ruée vers l’or», les lycéens de Clichy-sous-Bois ont plus d’une corde à leur parc

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Soixante élèves du lycée Alfred-Nobel ont travaillé avec l’artiste Neil Beloufa pour élaborer un parc d’attractions sous forme d’expo interactive, déployée cet été à Lafayette Anticipations et aux Ateliers Médicis. Un projet hors des clous qui repousse les frontières de l’imaginaire.
François, Mustapha et Wakary font partie des 60 lycéens de l’établissement Alfred-Nobel de Clichy-sous-Bois ayant participé au projet de «la Ruée vers l’or». (Frédéric Stucin/Libération)
par Claire Moulène et photos Frédéric Stucin
publié le 6 juin 2024 à 18h22

Il y a vingt ans, le lycée Alfred-Nobel de Clichy-sous-Bois, qui compte plus de 1 400 élèves, s’était porté volontaire pour expérimenter le dispositif du directeur de Sciences-Po Paris de l’époque : Richard Descoings venait en effet de créer une nouvelle voie d’entrée pour briser le plafond de verre et imposer plus de diversité sociale au sein de son école. Cette année, «la Relève», projet voulu par l’ex-ministre de la Culture Rima Abdul-Malak et porté à nouveau par Sciences-Po, prévoit d’insuffler plus de diversité au sein du milieu culturel en tutorant une centaine de jeunes gens hors circuit.

Or, cette ambition politique d’égalité des chances n’est pas ce qui anime l’artiste Neil Beloufa. Quand il s’est lancé dans une grande aventure collaborative avec les lycéens d’Alfred-Nobel il y a six ans, il ne lui assignait aucun objectif précis, et n’avait aucune idée de ce que son travail d’alchimiste allait pouvoir donner. Il savait simplement qu’ici, à Clichy-sous-Bois, comme ailleurs, l’art n’est pas «en soi» une chose politique. «Ce qui est politique dans l’art, c’est comment on fait l’art, d’où provient l’argent, comment on le redistribue, comment on parle aux gens, dans quelles structures on intervient, qui le regarde, etc.» expliquait-il au Journal des arts en 2018. Depuis, le plastici