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Exposition

Aysha E Arar, oiseau rare

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A la fois peintre, poète et vidéaste, résistante de la colonisation et du patriarcat, l’artiste palestinienne ravit par ses dessins figuratifs traversés par l’image libre de volatiles, présentés à la galerie israélienne Dvir, à Paris, jusqu’au 13 juillet.
Détail du dessin «The Forty Rules of Love by Jalaluddin Rumi» (2023), fusain, stylo à bille et pastel sur un linceul kafan. (Aure´lien Mole/Dvir gallery Paris)
publié le 23 juin 2024 à 12h17

Les passerelles entre Israéliens et Palestiniens sont devenues suffisamment rares pour que l’on s’attarde sur celle-ci : à Paris, la galerie israélienne Dvir expose jusqu’à mi-juillet une artiste palestinienne sur les thèmes de la guerre et de l’amour. Une exposition baptisée «There was love, there was death and there was you» («Il y avait l’amour, il y avait la mort, et il y avait toi»). Née en 1993 dans une famille musulmane de Jaljulia, une ville arabe d’Israël, Aysha E Arar se définit comme une artiste multimédia. Elle tourne des vidéos, écrit de la poésie, et surtout elle peint sur tous les supports possibles : papier, toiles, vêtements, housses de couettes, et aussi sur les murs où elle recrée des créatures imaginaires issues des légendes palestiniennes.

Une façon, dit-elle, de résister à l’oppression de la colonisation israélienne mais aussi aux règles patriarcales de sa propre communauté qui l’empêchent de chanter devant des hommes. «Chaque fois que je chantais en dessinant, chez moi, ma famille fermait les fenêtres et me demandait de chanter moins fort», racontait-elle il y a quelques jours lors d’une conférence en ligne dans le cadre d’un salon d’art contemporain à Séoul. Pour contourner l’interdit, elle lit des textes religieux en chantant.

Un désir intense de liberté

Aysha E Arar a entamé des études