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Libération
Récit d’apprentissage

«Baby» de Marcelo Caetano : gigolo les cœurs

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Avec intelligence et sensualité, le cinéaste brésilien met en scène la relation douce et intense entre un jeune homme paumé à São Paulo et un autre plus âgé et charismatique, qui l’initie à une vie risquée.
João Pedro Mariano (Wellington, surnommé «Baby») et Ricardo Teodoro (Ronaldo) dans le dernier film de Marcelo Caetano. (Vitrine Filmes)
publié le 18 mars 2025 à 14h56

«Baby», Ronaldo a eu du flair lorsqu’il a baptisé ainsi sa trouvaille de la nuit interlope de São Paulo : que fait ce très jeune homme (mineur ? tout juste majeur ?) dans un cinéma porno, à se frotter à des corps de pénombre, désirants autant d’étreintes que d’argent ? Il semblerait qu’il ne cherche pas tant le sexe ou un métier qu’une famille. Le baby, mais de qui ? Tout juste sorti d’une prison pour jeunes délinquants, Wellington (son prénom de naissance) se trouve lâché dans la grande ville, ses parents volatilisés qu’il se met en tête de retrouver en prenant pour ça deux ou trois chemins de traverse. Ce surnom provocateur, le film – deuxième long métrage de Marcelo Caetano, proche collaborateur de l’incontournable Brésilien Kleber Mendonça Filho – en creuse le paradoxe avec intelligence et sensualité, nouant et dénouant des alliances de cœur, de corps ou d’intérêt tout au long d’un récit d’apprentissage à la fois tordu et innocent.

Pour cela, il fallait une gueule d’ange et Baby a la sienne, qu’il porte en étendard : un sourire ravageur lorsqu’il danse sur Dalida, un corps fin et musclé qu’il sait faire bouger en rythm