Depuis son atelier à Leipzig, l’autrice de BD Anna Haifisch, dont la première exposition monographique française se tient à Strasbourg jusqu’au 7 avril 2024, évoque son attachement à la littérature enfantine et sa fascination pour le trash californien.
Dans l’assortiment de références culturelles qui ouvre votre expo, on retient particulièrement Janosch, qui est assez peu connu en France, pouvez-vous en dire quelques mots ?
Oui, je ne voulais vraiment pas de texte introductif, avoir l’air d’exhiber ma vie, mon œuvre… Je préfère que les visiteurs fassent ma connaissance à travers les matériaux que j’utilise et qui m’ont façonnée, les choses qui traînent sur mon bureau… Pour ce qui est de Janosch, ce sont des livres pour enfants plutôt anti-autoritaires, jamais dogmatiques ; je suis née en 1986 et j’ai grandi en RDA où ils n’étaient pas imprimés, il fallait se les faire apporter par des proches de l’Ouest. C’étaient mes livres préférés, avec ceux de Tomi Ungerer. Ils avaient quelque chose de sombre qui pouvait friser la méchanceté, et à la fois quelque chose de réconciliant. J’adorais le trait tremblotant de Janosch, ses couleurs bâclées à l’aquarelle, baveuses, parce que c’était admirablement négligé.
Faisaient-ils figure d’exceptions pour vous ? A quoi ressemblaient vos autres lectures ?
Le reste n’étai