C’est la deuxième fois que Brecht Evens a droit à son exposition personnelle au festival BD à Bastia. Mais cette fois, le musée, imposante citadelle qui surplombe le port, semble tout particulièrement enlacer son sujet : les dessins et lithographies exposées sont majoritairement tirés du dernier ouvrage du Belge, le Roi Méduse, et les créatures marines pullulent dans cette histoire où se construit un autre genre de forteresse, celle d’une relation père-fils aux accents complotistes. Six ans après sa dernière expo bastiaise, qui était l’occasion d’un portrait dans Libé, on retrouve Evens sur la même terrasse où il badinait avec notre collègue. Le cheveu toujours en bataille tend à présent vers le poivre et sel et l’artiste a arrêté de fumer. Au moment de la sortie du Roi Méduse il se distanciait de toute velléité autobiographique («Mon père à moi est très sain») mais contemplait «peut-être», avec cette histoire, «[sa] propre paternité hypothétique» ; aujourd’hui elle est bien réelle et sa petite fille Lio, trois moi
Clair obscur
Au festival BD à Bastia : Brecht Evens, le trouble fable
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Dans «le Roi méduse» de Brecht Evens, un père dépressif entraîne son fils dans une lutte contre d’obscurs «Dirigeants». (Actes Sud)
par Marie Klock
publié le 12 avril 2025 à 14h24
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