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Bande dessinée

Avec «Monica», Daniel Clowes à l’âge méandres

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Complexe et surprenante, la nouvelle œuvre de l’Américain forme un brillant réservoir d’histoires interconnectées, malgré un pinceau moins mordant qu’autrefois.
«Monica» de Daniel Clowes, ensemble d'histoires qui forment un récit autobiographique. (Daniel Clowes/Ed. Delcourt)
publié le 28 octobre 2023 à 8h35

Il y a quelque chose de terminal dans le dixième livre de Daniel Clowes. Parce que Monica est l’histoire d’une vie, de la naissance à la tombe. Mais aussi parce que le dessinateur, grand façonneur du paysage alternatif nord-américain avec ses comparses Chris Ware et Charles Burns, enserre cette existence dans quelque chose de plus grand. Avant même que le récit ne débute, son titre s’affiche en deuxième de couverture sur un panorama du bouillon primordial qui donne naissance à la Terre. Et après qu’il est terminé, Clowes referme le livre sur une vision d’apocalypse totale, nucléaire, zombie, climatique, comme si rien ne devait survivre à son personnage. Entre les deux, entre le début et la fin de tout, Monica – et Dan – se racontent derrière un réseau de paravents et de faux nez.

Monica s’approche – par ce geste qui consiste à scanner une BD avant même de la lire activement – comme une anthologie de récits disparates multipliant les typographies, les ruptures de genre et de ton, à tel point que le livre semble être une collection de récits courts. «On