S’il devait y avoir un homme symbole de la médiocrité de tous les mâles hétéros qui, trop longtemps, ont profité de la domination tranquille du patriarcat pour ne jamais se remettre en question, alors Jean-Patrick Boulard serait un bon candidat. Le quadra gros, gras, grisonnant, est un concessionnaire de SUV d’occasions, bête et pas si méchant. Jamais il ne se remet en question, ni dans son travail, ni dans son quotidien. «Le dimanche, chez moi, ça a toujours été sacré, raconte-t-il par exemple. Grasse matinée, grillades, rosé bien frais, sieste devant la télé…» Il ne se préoccupe pas de sa femme, ne sait pas ce qu’elle fait, ne l’aide pas pour les travaux ménagers ou pour faire les courses, et son fils aîné, transparent, n’est pas mieux loti. Seul son petit chien, Champion, trouve grâce à ses yeux. Jusqu’à ce qu’un virus faisant chuter le taux de testostérone vienne directement menacer sa virilité et celles des autres. Dans un monde chamboulé, où les hommes ont peur de sortir de chez eux, «Jean-Pat» va devoir se réinventer.
Univers qui sent fort la transpiration et le mal-être
Après avoir adapté en BD, avec succès, Vernon Subutex de Despentes, Luz questionne la condition masculine. L’ancien de Charlie (l’album est dédié à son pote Charb mais évoque plutôt les beaufs de Cabu), sensibilisé à ce sujet notamment par sa co