Le cadre unique du second livre de Clara Lodewick est une surface de béton bordée d’un grillage d’un côté et d’une petite berge de l’autre. Il y a un banc, une poubelle, des WC, une table de pique-nique et surtout quantité de voitures rangées en bataille. C’est un parking en lisière d’une grande ville. Pur lieu de transition où l’on se retrouve avant d’aller ailleurs, que l’on traverse le temps d’un footing ou de la promenade du chien. Et puis il y a Moheeb. Le garçon n’a pas encore 18 ans, il a traversé le monde seul depuis l’Afghanistan pour finalement poser son sac sur cette dalle de néant. Dans cette zone de transit où personne n’aspire à rester. Le coin est plus calme que la ville qui le dérange. Il y a un point d’eau. C’est les vacances d’été. Il attend, il prend racine. Sans-papiers en attente de la validation de sa demande d’asile, Moheeb se fait tout petit. Eviter la police, les bagarres. Il mange peu, il bouge peu. Peut-être que s’il ne parle pas, pourra-t-il devenir invisible ? Moheeb patiente mais la vie le rattrape. Une asso d’aide aux migrants passe régulièrement. Il y a quelques Afghans, des amis. Et puis il y a ce grand ado qui revient à intervalles réguliers pour jouer au foot avec lui. Il s’appelle Hugo, il envie la liberté du garçon, son courage. Sans comprendre ce qu’il a laissé, les regrets, la culpabilité.
Bande dessinée
BD : «Moheeb sur le parking», béton désarmant
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Sans-papiers en attente de la validation de sa demande d’asile, Moheeb se fait tout petit. (FLUX@ES@COMMANDEPDF@HR)
par Marius Chapuis
publié le 6 avril 2025 à 11h11
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