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Libération
Interview

Blutch : «Je pense que Lucky Luke ne devait pas aimer les enfants»

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Dans «les Indomptés», le grand dessinateur redonne vie au cow-boy solitaire de Morris et Goscinny, entouré d’enfants terribles. A «Libération», il raconte la genèse rapide d’un album intime, drôle et sensible.
Christian Hincker dit Blutch, à la galerie Barbier (Paris IXe), le 16 novembre. (Boby/Libération)
publié le 1er décembre 2023 à 16h36

«Souvent l’artiste se la raconte un peu, il n’est pas dans le vrai», sourit Blutch. Pour cet entretien, l’auteur de BD regrette que sa femme ne soit pas là, pour intervenir et le corriger. Par un matin frileux, tandis que la pluie claque sur les vitres de la galerie Barbier dans le IXe arrondissement de Paris, le Strasbourgeois est venu pour parler de son dernier album. Le virtuose de 55 ans n’est plus à une surprise près. Alors qu’il nous avait juré qu’on ne l’y reprendrait plus avec les reprises, le Grand Prix d’Angoulême 2009 publie un album de Lucky Luke, les Indomptés, ce vendredi 1er décembre, cent ans jour pour jour après la naissance de Morris. Alors que le cow-boy solitaire n’a pas toujours été bien traité depuis la fin du duo Morris-Goscinny, le résultat est réjouissant de réussite. On y retrouve la densité et l’humour attendus, mais aussi le regard en biais et une forme de gravité qui affleure sous le comique, caractéristiques de Blutch. De la même manière, on décèle dans le dessin la patte propre à l’auteur tout autant que le style élastique de Morris. On referme l’album avec une émotion presque enfantine, celle d’un Lucky Luke retrouvé.

Dans les Indomptés, le héros se retrouve aux prises avec des bandits, bien sûr, mais surtout avec une fratrie d’enfants terribles, personnages inspir