Croisés de la liberté d’expression d’un côté, militants de la protection de l’enfance de l’autre ? La polémique entourant l’œuvre et les discours de l’auteur de bande dessinée Bastien Vivès a-t-elle polarisé au point qu’il faille nécessairement départager deux camps distincts aux revendications légitimes et irréconciliables, s’écharpant dans le bourbier de la «guerre culturelle» ? Alors que deux plaintes visent aujourd’hui trois ouvrages de l’auteur, notamment pour «diffusion d’images pédopornographiques», le docteur en science politique Denis Ramond invite à distinguer les différentes charges qui pèsent sur l’auteur dont une exposition était déprogrammée du festival d’Angoulême la semaine passée après une pétition comptant plus de 110 000 signataires.
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Comme le philosophe de l’«éthique minimale» Ruwen Ogien, Denis Ramond a notamment étudié la pornographie (dans Images défendues, la liberté d’expression face à la pornographie, Classiques Garnier) parce que c’est sur elle que porta la première critique de gauche de la liberté d’expression. Il en convient : tout aur