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«Dog Biscuits» d’Alex Graham, pandémie câline

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Postée sous forme de feuilleton quotidien sur Instagram en plein Covid, l’œuvre exutoire et complexe d’Alex Graham met en scène un triangle amoureux à Seattle, dans un contexte de confinement et de protestations sociales.
«Dog Biscuits» d’Alex Graham met en scène un triangle amoureux à Seattle, sous tension policière suite aux manifestations du mouvement Black Lives Matter. (Alex Graham)
publié le 28 juin 2024 à 5h38

Le triangle amoureux a de la gueule : Gussy, la cinquantaine mal rasée, gère péniblement un magasin de biscuits pour chiens. Il craque pour son employée, Rosie, moitié plus jeune que lui mais au moins aussi névrosée. Rosie, elle, doit bien s’avouer un sacré faible pour Gussy… mais aussi pour Hissy, son coloc bisexuel, fils d’un iguane et de Jennifer Love Hewitt. Pour pimenter les choses, le feuilleton à l’eau de rose croupie se déroule dans un Seattle en état de tension extrême, entre le confinement et les manifestations consécutives à l’assassinat, fin mai 2020, de George Floyd. Publié en 2021 chez Fantagraphics, ce considérable pavé de plus de 400 pages sort enfin en France, à un moment où il ne semble pas superflu de rappeler que les violences policières sont une réalité – une pensée à cet endroit pour Eric Ciotti qui en niait l’existence et assenait en 2017 : «Les voyous et les policiers ne peuvent pas être mis sur le même plan.»

Une œuvre exutoire et complexe

Alex Graham, peintre et autrice installée à Seattle, a produit sa BD sous forme de feuilleton quotidien sur Instagram e