Jamais le fait d’atteindre le festival international de la bande dessinée d’Angoulême ne nous aura paru aussi compliqué. Y être, c’est déjà une petite conquête. Il a fallu pour cela venir à bout du scepticisme d’éditeurs catégoriques, tenir des délais intenables sans perdre la raison, la santé ou ne serait-ce que l’équilibre – important, l’équilibre. On a dû choisir entre le charme dirigiste des éditions Challimard et l’autoritarisme de la maison pilotée par Welis Drontheim, entre pantalon et pyjama, entre vaisselle et promenade en forêt. En chemin, la tentation du fanzinat a été grande. Mais on n’a pas cédé. Pas la peine de se mentir, on a un peu triché aussi, pour traverser l’Epopée infernale d’Emilie Plateau. Mais dans les règles de l’art du «livre dont vous êtes le héros» : une lecture en forme de gymnastique des doigts, où il s’agit d’alterner entre insertion d’un marque-page et de l’auriculaire à des emplacements stratégiques, histoire de prendre le chemin que l’on désirait sans abandonner la possibilité de revenir deux fois en arrière si l’on constate qu’on s’engage dans une impasse. Et puis nous voilà enfin à La Mecque de la BD, à tenir le stand d’un chouette éditeur indépendant alors que le patron est au négoce avec des Espagnols – dans un bar de la ville. Ou carrément en lice pour un prix. «Pas de bol… vous êtes une autrice, vous savez que les chances
BD
Emilie Plateau, chemin de choix
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«L’Epopée infernale» d'Emilie Plateau.
par Marius Chapuis
publié le 6 novembre 2021 à 18h33
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