Le général de Gaulle a un problème, et il est de taille : il ne bande plus. Il a beau, lors de ses voyages internationaux, tenter des rites indiens, des pratiques vaudous ou introduire des aiguilles d’acupuncture chinoises dans son urètre, rien n’y fait : l’érection fait désertion. Ses conseillers décident alors d’organiser une grande partouze en forme de tour Eiffel, sous le thème de «Paris constipé, Paris complexé, mais Paris libéré». Qui ose donc imaginer le grand Charles dans une orgie ? Willem, bien sûr ! Si le dessinateur a pris sa retraite de Libé après quarante ans de géniaux services, il continue, à 81 balais, de dessiner, de s’amuser, et surtout de provoquer. Avec Erections présidentielles, publié dans la fameuse collection BD Cul, désormais chez les éditions Le Monte-en-l’air, l’auteur néerlandais propose un ouvrage satirico-politico-érotico-gore dans la tradition la plus subversive de son travail.
S’autosucer sous des serviettes
Commençant par de Gaulle, il imagine la vie sexuelle, forcément décevante, de tous les présidents de la Ve République. Willem peut se le permettre : étant arrivé en France en 1968 après avoir fui la censure hollandaise, il les a tous connus et s’est allégrement moqué d’eux. Pompidou gonfle de