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Festival d’Angoulême : le coup d’Etat feutré qui inquiète le monde de la BD

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Déjà contesté, le directeur général, Franck Bondoux, a discrètement présenté il y a une dizaine de jours un projet de fusion entre son entreprise et l’association qui lui délègue le festival. Face à cette opération qui lui donnerait les pleins pouvoirs, des auteurs et des éditeurs menacent de boycotter la prochaine édition.
En off, des observateurs parlent de «braquage total» ou de «hold-up inacceptable». (Eric Pollet/Hans Lucas. AFP)
publié le 3 avril 2025 à 17h29

En coulisses, le monde de la bande dessinée tangue sévèrement depuis dix jours. Petits et grands patrons des maisons d’édition s’interrogent sur le sort à réserver au prochain Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) et tentent, sans ébruiter l’affaire, de trouver un front commun : boycott ou pas boycott ? En cause : le coup de force pour l’instant tenu secret par le directeur général de la manifestation, Franck Bondoux, qui s’apprêterait à prendre le contrôle exclusif du FIBD, quelques semaines après que sa gestion a fait l’objet d’une violente polémique.

Le contexte

Depuis 2008, le FIBD est organisé par l’entreprise privée 9eArt +, mandatée par l’Association du festival, à l’origine du premier salon de la BD et aujourd’hui dirigée par Delphine Groux. La gestion de l’événement devait faire l’objet d’un renouvellement cette année, l’Association devant déterminer si elle prolongeait le mandat confié à l’entreprise de Franck Bondoux. Vu la teneur des déclarations faites fin 2024 par Delphine Groux, très enthousiaste par la vitalité affichée par le FIBD («c’est dynamique, ça pulse»), l’affaire semblait entendue et la société 9eArt + était bien partie pour garder la gestion de l’événement jusqu’en 2037.

C’était sans compter sur