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Interview

Julie Doucet : «J’étais dans cette espèce de bulle de bande dessinée masculine»

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A l’occasion de la sortie de «Maxiplotte», l’anthologie de ses «Dirty Plotte», l’autrice québécoise revient sur son parcours, de ses débuts aux Beaux-Arts à son abandon de la bande dessinée pour une œuvre moins codifiée.
Le premier «Dirty Plotte». (Julie Doucet/L'association)
publié le 3 décembre 2021 à 19h50

On aurait rêvé de découvrir beaucoup plus tôt l’œuvre de Julie Doucet. Mais loin de la ville et avant Internet, nul accès à la BD alternative, alors c’est à Reiser, Wolinski, Choron et autres formidables cochons rencontrés dans de vieux Charlie que revint l’éducation sexuelle. Délirante, libérée mais masculine. Une adolescence avec Dirty Plotte, et tout aurait pu être différent ! Furie menstruelle, émasculation à gogo, branlette au biscuit, changement de sexe, serpent à pipe, malaise, giclées, violence… ma semblable, ma sœur ! En parlant par Skype – sans vidéo parce qu’elle est terriblement timide – avec l’autrice québécoise, à l’occasion de la parution chez L’Association de Maxiplotte (1), anthologie de ses extraordinaires comix autofictifs Dirty Plotte, on est émue de rattraper ce rendez-vous manqué.

Peut-être qu’on peut prendre les choses à rebours. Dans un entretien reproduit à la fin de Maxiplotte et daté de 2017, vous dites que vous n’êtes plus intéressée par l’autobiographie, que vous ne pourriez plus faire ça. Vous en êtes toujours convaincue ?

Aïe, aïe, aïe, j’ai un peu honte mais je viens de terminer un livre qui est justement de l’autobiographie…

Ah, mais quelle excellente nouvelle !

Oui, j’ai fait exactement le contraire de ce que j’avais dit : un livre autobiographique dan