Cela pourrait devenir une agréable habitude. Chaque année, en sortie d’un festival d’Angoulême épuisant de polémiques, de regards en coin et d’expositions de plus en plus commerciales, Valfret pointe le bout de son pinceau, sortant une bande dessinée chez FRMK. D’un revers de gouache, il balaie tout ce qu’on a pu lire depuis six mois et installe quelques pierres en haut d’une colline, sorte de petit cairn personnel pour poser de nouveaux jalons en termes de dessin, de narration, de poésie. Voilà pourquoi, comprend-on alors, on lit encore de la bande dessinée. L’année dernière, on s’était enthousiasmés pour Un et demi, petit et épais livre – comme un pavé que l’on balance. Des saynètes rageuses d’un quotidien désespéré d’un adolescent en milieu rural. L’auteur, Valfret Aspératus, de son nom qui n’existe pas, vivant dans «le corps de Cyprien Mathieu, né en 1982, originaire de Savoie mais échoué en Belgique […], aux beaux-arts de Tournai», comme le présente son éditeur, revient en ce début février avec la Montagne.
Ecrit accompagné de la mystérieuse Comme le vent, Valfret continue de creuser dans la même