La bande dessinée japonaise gagne rarement à être transposée en édition de prestige, avec format agrandi et dos cartonné. Déjà parce que le prix de ces éditions vient rompre un accord tacite avec son lectorat, attaché à la dimension populaire et peu onéreuse du manga, et que vendre une BD d’action à près de 25 euros, même en volume double, c’est multiplier par trois le prix d’origine. Ensuite parce que le langage du manga se prête en général assez mal aux éditions trop volumineuses, où l’on tourne les pages avec révérence plutôt qu’avec la frénésie des petits formats.
Gagner en gigantisme
Aux premières heures de sa sortie, cette réédition prestige de Berserk produisait déjà des inflammations sur les réseaux. Certains lecteurs pointant un possible usage de l’IA dans un travail d’adaptation graphique malheureux (un dessin a été modifié de façon absurde après la suppression d’un élément de titraille japonaise), contraignant Glénat à s’excuser rapidement d’avoir en effet commis une bévue, tout en jurant que l’erreur était d’origine humaine.
Mais malgré ces réserves, force est de constater que la redécouverte de la dark fantasy de Berserk se trouve comme magnifiée par ces dimensions hors normes qui font honneur à la démesure du trait de