Chaque dimanche, l’illustrateur écossais Tom Gauld – connu notamment en France pour son Petit Robot de bois et la princesse bûche (L’Ecole des loisirs) – publie un strip pour le cahier littéraire du quotidien britannique The Guardian. A l’image de ses trois précédents recueils, également publiés aux éditions 2024, la Revanche des bibliothécaires est une anthologie de ses strips hebdomadaires ; strips dans lesquels il s’épanche sur le processus d’écriture avec une telle justesse qu’on peut facilement l’imaginer à l’aube d’une nouvelle semaine, en train de se gratter nerveusement la tête avant d’accoucher d’une idée, de la coucher sur papier et de l’envoyer à son employeur.
Une bonne partie des bandes dessinées de Gauld traite du moment où une idée géniale germe dans l’esprit d’un auteur jusqu’à la douce délivrance de la publication – mais surtout de tous les moments pénibles qui existent entre les deux, qui prennent aussi bien la forme d’un mail de relance envoyé par un éditeur inquiet que du spectre menaçant des critiques post-parution.
Des personnages aux traits plutôt sommaires pour se projeter
Si la BD s’étend sur des thèmes aussi divers que le voyage spatio-temporel ou les règles dramatiques d’Anton Tchekhov, la Revanche des bibliothécaires parle avant tout de livres – que ce soit ceux que l’on dévore à la plage, ceux que l’on s’est promis d’écrire un jour ou ceux que l’on achète simplement parce qu’ils constituent un moyen de briller aux yeux de nos convives – et de l’évolution de la lecture à l’ère des