Le constat est factuel et chiffré : seulement moins de 2 % du patrimoine des mangas en japonais (plus de 700 000 volumes) sont traduits en anglais. La réponse formulée par une petite société nippone baptisée Orange est simple : il faut en traduire plus, plus vite et moins cher. L’outil : l’intelligence artificielle (IA). La jeune pousse Orange, qui vient de lever 17 millions d’euros auprès de fonds d’investissement et éditeurs, a conçu un outil de traduction automatique spécialement dédié au manga.
«Elargir le potentiel du manga»
Cette «usine» à traduction (sic) est censée lui permettre de proposer en anglais quelque 500 volumes par mois dès cette année. Cela représente une production cinq fois plus importante que l’ensemble des tomes traduits mensuellement dans diverses langues au niveau mondial. Objectif ultime : 50 000 volumes en anglais en cinq ans. Le coût estimé est dix fois inférieur au prix d’une traduction par un professionnel. Après les versions en anglais, qui seront livrées en format numérique sur une plateforme appelée «emaqi» à naître cet été aux Etats-Unis, d’autres langues suivront. Les parties prenantes se refusent cependant pour l’heure à mentionner ouvertement le français, qui est loin devant l’anglais en quantité et genres de mangas jusqu’à présent traduits et publiés par des éditeurs patentés.
Fana
Le japonais est la deuxième langue la plus traduite en France, grâce aux mangas, et le marché du manga dans l’Hexagone et le deuxième après le Japon. Mais Shoko Ugaki, le patron d’Orange, est clair