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Bande dessinée

«Le Voyage de Shuna» d’Hayao Miyazaki, génie en germe

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Peint à l’aquarelle il y a quarante ans, le manga raconte les pérégrinations d’un jeune homme en quête de graines miraculeuses, et reflète déjà tout l’univers du pape de l’animation japonaise.
Le «yakkuru» de Shuna préfigure celui monté par Ashitaka dans «Princesse Mononoké» à la fin des années 90. (Hayao Miyazaki/Editions Sarbacane)
publié le 28 octobre 2023 à 5h37

Hayao Miyazaki et la bande dessinée, c’est l’histoire d’un splendide pis-aller. Quand le Voyage de Shuna (Shuna no Tabi en japonais) paraît, en 1983, deux ans avant la création du studio Ghibli, le Japonais craint pour sa carrière. Dix ans qu’il a quitté la Toei et sautille d’un studio à l’autre, le temps de contrats ponctuels, sans que personne ne crie au génie. «Je ne voulais pas que ça finisse comme ça. Je voulais continuer à travailler dans l’animation. Mais je savais que mon tour ne viendrait peut-être jamais», se rappelle le cinéaste des années plus tard dans un documentaire de la NHK, la télévision publique japonaise. Tandis que ses rêves d’une adaptation animée du Rolf de Richard Corben prennent l’eau, Hayao Miyazaki fait la rencontre du rédacteur en chef de la revue Animage, Toshio Suzuki (futur troisième larron de Ghibli), qui faute de parvenir à l’aider à monter un film lui commande des bandes dessinées pour son magazine. Miyazaki se lance alors dans