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«Les Contes de la lune rose», cul d’éclat

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Slalomant entre l’érotisme et le malaise, tour à tour touchants ou absurdes, les récits de Xavier Bouyssou et Chario Spirale s’opposent et se complètent dans un recueil réjouissant.
Dans une histoire de Xavier Bouyssou, on assiste à un dîner plein d’embarras entre deux couples hétéro-planplan dont l’un offre à l’autre un bon pour une séance chez un terrifiant «chorégraphe du sexe». (Xavier Bouyssou/Ed. BD Cul)
publié le 8 mars 2025 à 12h49

La lune qui sourit en couverture de cette nouvelle BD Cul signée Xavier Bouyssou et Chario Spirale est pleine, rose, parfaitement ronde. Cette forme géométrique nous trottera dans la tête tout au long de la lecture, subdivisée cette fois en yin et yang, tant les récits – six en tout – des deux auteurs s’opposent et se complètent. D’un côté les formats courts, survoltés et admirablement cons de Chario Spirale («de Tarascon», précise-t-il), passé par le collectif BD Glory Owl qui a souillé l’Internet des années 2010 de strips à dominante zizi-caca. En forme olympique, l’auteur trentenaire ouvre le bal avec les vingt plus belles pages jamais écrites sur les Daft Punk («Je veux ta bite de chair», clame le casque de l’un des robots tandis qu’il offre son anus béant à un fan) et tire sa révérence, en fin de recueil, dans une maison close spécialisée dans la fellation de Ch’tis.

A des lieues de ce delirium aigu, les atmosphères flottantes des deux récits plus longs de Xavier Bouyssou («de Agen», c’est important visiblement), connu pour ses dystopies inclassables de Toonzie au