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Libération
Fable écologique

«Les Julys» de Nylso, la fée des champs

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Le dessinateur nous embarque dans une belle histoire intime et écologique, où des centaines de petites fées, représentant la nature, envahissent les cases.
Pour ses Julyes, le dessinateur Nylso utilise le Rotring 0.1 mm, un crayon industriel. (Nylso)
publié le 5 octobre 2024 à 15h00

Imaginez une procession étrange chantant la bouche close, un essaim de fillettes à coiffe de lavandière sillonnant une étendue de hautes herbes dont les têtes dépassent à peine. On pense davantage aux disciplinés lemmings qu’à une cohorte turbulente de maternelles en classe verte. Tout est calme. Leur présence ne perturbe en rien le cours de la nature. Comme si elles en étaient. Première manifestation des julys, «pas encore là en juin, parties en août». Puis surgit l’image d’un père et d’un fils à vélo, près d’une forêt. Ils se promènent, ils migrent, ils vivent en parenthèse, profitant de l’instant sans prévoir plus loin que le bout de leur nez. «On est des aventuriers ?» s’interroge le petit. «Des équilibristes», préfère le père. Comme les lutins, ils traversent le paysage jusqu’à se fondre en lui. Mobilité douce.

Avant d’aller plus loin, il faudrait, pour parvenir à dire la nature de ce livre les Julys, s’autoriser quelques mots sur son auteur, Nylso. Ou plutôt sur ses manières. Un dessin qui se déploie toujours dans une multitude de traits courts et fracturés, un foisonnement de lignes dont la densité variable fait émerger des masses et des profondeurs. Fascinant travail de gris optique qui, chez Nylso, transforme un stylo de dessin industriel (le Rotring 0.1 mm) en outil au service de bandes dessinées obsédées par le paysage. Plastiqu