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Exposition

L’œuvre de la dessinatrice Anna Haifisch exposée à Strasbourg : animal incurable

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Ovni d’humour mélancolique traversé par les déboires de la vie d’artiste, le travail de l’Allemande fait l’objet d’une toute première monographie française au musée Tomi-Ungerer.
Planche pour «Clinique von Spatz», en 2015.
publié le 16 novembre 2023 à 17h22

C’est à bras grands ouverts que l’on est accueilli dans le hall du musée Tomi-Ungerer. Le comité : une souris élancée aux grands yeux noirs, une autre à très long museau planquée derrière un magazine Life dont Mickey fait la une. Le musée strasbourgeois inauguré en 2007 et dédié en premier lieu à la mise en valeur des donations de l’artiste alsacien à la ville (14 000 de ses dessins et estampes, notamment) s’illustre régulièrement par de belles expositions temporaires de dessinateurs. Après Catherine Meurisse en début d’année, c’est l’artiste allemande Anna Haifisch qui a investi le mois dernier tout le premier étage de cette villa crépitante de vie et d’audace sous ses airs austères, sur l’invitation de sa nouvelle directrice, Anna Sailer, allemande elle aussi, issue du monde de l’art contemporain et venue insuffler des idées fraîches dans l’institution. Coup d’envoi de l’ère Sailer, Strasbourg célèbre une autrice encore relativement méconnue du grand public – passée par les beaux-arts de Leipzig, où elle vit encore aujourd’hui, Haifisch est repérée en 2015 par la rédaction américaine de Vice qui lui commande un strip hebdomadaire. Pour tenir le rythme sans épuiser le sujet, elle décide de dépeindre la vie d’artiste vue par un grand piaf malingre, fauché et spleenétique.

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