Menu
Libération
Japon

Mangas générés par IA : et maintenant, Tezuka

Article réservé aux abonnés
La série «Black Jack» reparaît au Japon, plus de trente ans après la mort de son auteur. Un coup de com qui illustre l’emprise grandissante de la technologie dans l’industrie du manga, où les auteurs sont sommés de toujours produire plus et plus vite.
Le magazine «Shonen Champion» avec la série «Black Jack» à la une, dans un magasin de Tokyo, le 22 novembre. (Richard A. Brooks/AFP)
par Karyn Nishimura, correspondante à Tokyo
publié le 25 novembre 2023 à 11h05

Black Jack à la une de l’hebdomadaire de manga Shonen Champion. Cinquante ans après son apparition, le célèbre médecin sans diplôme d’Osamu Tezuka (surnommé le «dieu du manga», mort en 1989) renaît dans les pages de ce périodique japonais avec l’intelligence artificielle (IA), dont les Japonais sont friands. Coup de pub monté par le fils de Tezuka, connu sous le pseudonyme Macoto Tezka, qui codirige la société Tezuka Productions créée par son père. L’intéressé affirme ne pas trahir son ascendant en gavant des ordinateurs d’images dessinées par ce dernier afin de permettre à des algorithmes d’en suggérer de nouvelles du même type. Deux IA ont été utilisées pour deux missions distinctes : aider à créer des personnages, donner des idées pour le scénario. Le résultat de cette opération tient en 32 pages, où les dessinateurs humains sont aussi largement intervenus.

En retard dans le domaine de l’IA, les Japonais essaient de se démarquer en employant ces techniques partout, à plus ou moins bon escient. Un nouvel épisode de Black Jack co-créé par une IA ne sera jamais comparable à un inédit de Tezuka et laisse le lectorat divisé : si d’aucuns jugent l’histoire à peu près bien ficelée, revient souvent dans les critiques postées en ligne le mot «iwakan» («malaise»). Malaise face à un dessin jugé peu naturel, un scénario indigne de Tezuka, des personna