«Ce n’est pas Métal qui est mort, c’est une époque. Nous sommes rentrés dans la phase industrielle de la BD, Il n’y avait plus de raison de vivre, place aux albums dans les supermarchés, exit les journaux !» Les mots sont de Nikita Mandryka, compagnon du mythique magazine qui a déposé les armes en 1987 après 133 numéros, et toujours d’actualité. Alors qu’une nouvelle publication estampillée Métal s’apprête à débarquer sous forme de mook, la presse BD reste un terrain vague. Le repreneur s’appelle Vincent Bernière. Editeur audacieux au Seuil, c’est lui qui a su mettre un coup de projecteur, dans les années 2000, sur les bandes des frères Hernandez, de Seth, Joe Matt, Adrian Tomine… Lui également qui est allé farfouiller dans le patrimoine japonais d’avant-garde pour la collection Mangaself, aussi juste que rapidement foudroyée. Renard de l’édition avec un pif et un sens du commerce aiguisés – en cela pas très éloigné de l’ex-capitaine du navire Humanos Jean-Pierre Dionnet –, il alterne aujourd’hui entre les ouvrages cadeau, type «les 100 Bandes Dessinées essentielles», recyclés à partir d’articles commandés pour Beaux Arts ou les Cahiers de la BD (autre illustre disparu qu’il a relancé en 2017), tout en s’adonnant à la réédition de classiques oubliés chez les éditions Revival.
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Diversité graphique
Aucun doute que le premier numéro du Métal refondu sera un succès : comment ne pas être fasciné à l’idée qu’on hisse à nouveau le pavillon pirate autour duquel s