Avant les faits, une anecdote. Intime et universelle comme toutes les anecdotes. Avant de coucher un mot sur le clavier pour évoquer la mort de cet immense artiste que fut Akira Toriyama, il y avait ce besoin impérieux de retourner à la source, aux livres, au dessin, au sourire d’Aralé, aux gesticulations de Son Goku. Machinalement, on se retourne vers les étagères derrière nous pour réaliser qu’ils ne sont pas là. Evidemment. Les Dragon Ball et Dr Slump sont ailleurs, dans la chambre d’une enfant qui se les est appropriés depuis des années. Au-delà des prouesses artistiques, du caractère iconique de personnages aussi immédiatement reconnaissables que Dark Vador ou Spider-Man, au-delà des chiffres qui donnent le vertige autour d’une œuvre qui s’écoule toujours par palettes entières des décennies après que l’auteur a pris sa retraite, c’est peut-être la plus belle chose que laisse Akira Toriyama : une œuvre qui se transmet de père en fille, un sourire en coin, en disant quelque chose de ringard, façon «tu verras, c’est de la bonne». Toriyama, c’est les Beatles.

C’est le site officiel de Dragon Ball qui a annoncé ce vendredi 8 mars la disparition de l’artiste japonais, emporté le 1er mars par un caillot au cerveau. Le Bird Studio, créé par le mangaka, précise qu’Akira Toriyama a été enterré dans l’intimité familiale et implore les fans de n’envoyer ni cadeaux ni fleurs ni messages, les journalistes étant priés de ne pas déranger la famille. Au-dessus de l’a