Rien ne l’intéresse durant ce voyage, elle a déjà tout vu de New York car «oui, ma mère est américaine», dit-elle une clope à la bouche. Fiona ressemble à ces filles insupportables des séries américaines des années 2000 : un café au «goût cadavre» dans la main – ou un Starbucks de préférence –, un manteau en fourrure bariolé et un sans-gêne. Très vite elle agace Dani, venue avec elle, et Zoé, son amie d’enfance. La première a tout planifié à la minute près ; Fiona, rien. «Dani, babe : pas de plan. On veut pas passer pour des touristes. Question d’attitude. D’assurance.»
«Allez, on dégage, les meufs !»
Et c’est sans doute cette liberté qui plaît à Zoé, celle de faire ce qu’elle veut, de dire ce qu’elle pense. Celle que Fiona paraît avoir. «Allez, on dégage, les meufs !» De là, Fiona donne le rythme, les emmène dans des boutiques faire des achats inutiles ou encore se saouler dans leur chambre. La raison ? «On est belles. On est jeunes. On est à New York.» Le trait de Jillian Tamaki (cousine de l’autrice, Mariko Tamaki) suit : des scènes de la foule à Times Square, bien sûr, où on se «croirait en plein jour» «avec toutes ces lumières», d’autres des buildings en contre-plongée où la ville nous écrase, ou encore des gros plans sur des parts de pizza qu’on mange plié. «Stylé.»
Pourtant, derrière l’air arrogant de Fiona, il y a une tendres