Que faire des Juifs ? Que faire des Juifs qui se cachent ? Que faire des Juifs qui se montrent ? Des Juifs qui s’assimilent ? Des Juifs qui s’isolent ? Des Juifs qui partent ? Des Juifs qui restent ? Des Juifs qui parlent ? Des Juifs qui se taisent ? Des Juifs qui s’enrichissent ? Des Juifs qui sont pauvres ? Des Juifs qui croient ? Des Juifs qui ne croient pas ? Des Juifs du passé ? Des Juifs du présent ? Des Juifs vivants ? Des Juifs morts ? Que faire des Juifs ? est un livre lourd. De son épaisseur littérale (562 pages grand format) à son état d’âme, grave voire catastrophiste. Aucun écart dans un coin de page, aucune fantaisie dans les représentations des uns et des autres, à commencer par celle de lui-même en crâne d’œuf orné d’yeux ovales surmonté d’une barbe en balai-brosse, n’y fait pour alléger l’humeur de ce pavé crispé, écrit et dessiné ces derniers mois alors que se prolongeait sans interruption le massacre à Gaza et qu’explosaient en France et dans le monde des violences antisémites.
«C’est marrant (non)», écrit Joann Sfar pour introduire l’histoire d’Apion le sophiste d’Alexandrie, inventeur de la première «légende de sang» à l’origine du premier pogrom de l’histoire. Formu