Menu
Libération
BD

«Revue Lagon» : au centre Pompidou, extension du domaine de la bulle

Article réservé aux abonnés
Dans le cadre de son été en bande dessinée, le musée parisien accueille dans son sous-sol la revue qui encourage depuis dix ans des pratiques expérimentales de narration.
«Tsnakkebob» de Tim Ng Tvedt, dans le numéro «Pluie» de la revue «Lagon». (Tim Ng Tvedt)
publié le 2 août 2024 à 7h00

Tout l’été, à Paris, le centre Pompidou est fou de BD et célèbre cet art dans des proportions jusque-là inédites. Il y a évidemment au sixième étage la somme «Bande dessinée : 1964-2024» et son panaché de chefs-d’œuvre dont Libé vous parlait longuement il y a deux mois, encore tout étourdi de chocs esthétiques. Un niveau plus bas, un accrochage de six «grands maîtres» du genre (Hergé & co) qui se mêlent à la collection du Musée d’art moderne ; ailleurs encore, dans la BPI, les hauts faits du héros Corto Maltese… Mais ne surtout pas omettre de descendre au sous-sol. Là, on trouvera un «Chemin de terre» où se déroule tout autre chose, moins spectaculaire, plus volontiers crypté et déroutant.

«Mon père était fou»

La revue Lagon, qui encourage depuis dix ans des pratiques expérimentales de la narration et invite toutes les formes d’art à se prendre pour de la BD, s’amuse dans le bas-ventre du musée à faire serpenter le visiteur. Ce sentier qui s’ouvre ici, c’est d’abord une grande paroi imaginée par deux des piliers de Lagon, Sammy Stein et Jean-Philippe Bretin, surface marron divisée en une myriade de cases comme le diaporama d’un promeneur qui aurait mitraillé chaque détail de branchages et de cailloux sur son itinéraire. Parfois, des bribes de texte surtitrent ces petits tableaux insignifiants, tirées, on le compr