Menu
Libération
BD

«Robbie» d’Olivier Bruneau et Emilie Gleason, cadavre exquis

Article réservé aux abonnés
Dans un album imaginatif, l’illustratrice Emilie Gleason, experte en outrances et gags truculents, met en scène la rencontre entre une préado et un revenant.
«Robbie» d’Olivier Bruneau et Emilie Gleason. (Virages graphique)
publié le 2 décembre 2023 à 6h49

Ça foisonne chez Gleason : au début de l’année, tout en songeant à la suite de son Ted, drôle de coco qui lui avait valu le prix Révélation à Angoulême, l’autrice et illustratrice publiait Junk Food, une enquête impressionnante sur l’addiction au sucre. De ce sujet lourd traité en coécriture avec le journaliste Arthur Croque, Gleason parvenait, avec son sens de l’excès visuel et du gag truculent, à tirer des moments de drôlerie absolue sur fond de malaise. En attendant la sortie en janvier chez Grasset de son ouvrage jeunesse sur le thème des onomatopées, la très prolifique trentenaire a mis en images un scénario d’Olivier Bruneau, renonçant pour l’occasion à la débauche de couleurs pétantes dont elle a l’habitude et qui feraient passer les Zinzins de l’espace pour des visages pâles.

En noir et blanc, la dessinatrice donne vie à Robbie, un cadavre qui émerge de sa tombe par une nuit d’orage sans comprendre ce qui lui arrive ni se souvenir des circonstances de son décès. Au détour du cimetière, il tombe sur une préado blasée mi-gothique