Cet article est publié dans le cadre du «Libé tout en BD», entièrement illustré par des dessinateurs et dessinatrices à l’occasion de l’ouverture du 50e festival d’Angoulême. Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosque ce jeudi 25 janvier.
Au gré des pages s’installe ce qu’on pourrait qualifier de «mémoire des doigts». Une diagonale tracée d’un livre à un autre suscité par une simple impression sensitive : le petit pavé Shérif Junior, du québécois Samuel Cantin, évoque Lapinot et les carottes de Patagonie de Lewis Trondheim. Une similarité de prise en main liée au format de petit pavé, en taille comme en épaisseur, la caresse du papier granuleux et fragile des couvertures… avant que la raison ne reprenne le contrôle et trouve effectivement trace d’une folie partagée entre les séminales aventures de Lapinot et ce western québécois complètement frappadingue. Un côté picaresque, une façon de s’emparer du récit d’aventure et de le chambouler très fort jusqu’à ce que le ton, l’humour et les bizarres manières de l’auteur ne transforment l’approche du genre.
Sherif Junior raconte les péripéties d’un homme de loi de 8 ans (ou presque) chargé de faire régner l’ordre dans le Far-Quelquechose. Courageux et débrouillard, le gamin chevauche