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Libé tout en BD

Simon Roussin, le feutre sacré

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«Libé» tout en BDdossier
Dans «Béla sans monde», le dessinateur cherche à revenir à la simplicité de ses débuts pour accompagner son héros, lui-même de retour aux sources.
Planche extraite de «Béla sans monde» de Simon Roussin. (Edition 2042)
publié le 29 janvier 2025 à 22h34

Cet article est publié dans le cadre du «Libé tout en BD», entièrement illustré par des dessinateurs et dessinatrices à l’occasion de l’ouverture du 52e festival d’Angoulême. Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosque ce jeudi 30 janvier.

Béla est une histoire de retour à la maison. Un livre de science-fiction qui voit un homme revenir chez lui après un quart de siècle d’exil. Dès la sortie du vaisseau, les sens se trouvent assaillis. Une odeur de terre mouillée, le goût des fraises sauvages, le soleil qui chauffe la peau. Et puis il y a les couleurs – incendiaires, explosives, vibrantes et néanmoins délicates. Alors que le héros tente de rentrer chez lui, de retrouver un père qu’il a perdu de vue, Simon Roussin renoue avec le feutre. Béla est une affaire de rétroactions. Fraîchement sorti des Arts-Déco de Strasbourg, le jeune auteur s’était fait un nom, début 2010, par son traitement unique de la couleur. Sa manière de s’emparer du feutre, ce truc trivial qu’on confie aux gamins, pour tailler des BD d’aventures flamboyantes – un Robin des bois, Lemon Jefferson, le Bandit au colt d’or… Craignant de devenir le «mec aux feutres», Roussin les remise, opte pour le noir et blanc, avant de s’approprier le numérique et la peinture. Rencontré lors de la parution de