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Hotte line

«Suicide total», Julie Doucet de long en large

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Dans un leporello magnifique et libérateur, l’autrice québécoise déroule sur 20 mètres sa romance épistolaire et autobiographique avec un Français en service militaire. A déballer en position allongée.
Libéré de toute entrave de genre ou de style, «Suicide total» de Julie Doucet est un formidable cri de survie. ( Julie Doucet/L'association)
publié le 8 décembre 2023 à 21h16

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«Je ne pourrais plus me dessiner moi-même…» C’est à peu de chose près sur ces mots que s’achevait le dernier ouvrage de Julie Doucet publié chez l’Association. A la fin de cette somptueuse anthologie (Maxiplotte, parue fin 2021), l’éditeur reproduisait un entretien avec l’autrice québécoise qui revenait sur les hauts et les bas de sa carrière dans la bande dessinée abandonnée en 2000, à bout de nerfs. Puis laissée obstinément de côté pendant près de vingt ans, au profit d’autres projets graphiques et poétiques. Et puis, Julie Doucet a replongé, guidée par l’instinct de «dessiner n’importe quoi – mais dessiner».

Au tout début de Suicide Total, première BD qu’elle publiait cette année après deux décennies de césure, elle adresse un clin d’œil appuyé à Maxiplotte en reprenant presque mot pour mot : «Je m’étais juré de ne plus jamais me dessiner.» Non seulement elle n’a pas tenu parole, mais la revoilà au centre d’un prodigieux to