On n’oubliera jamais cette scène, Rachida Dati figée dans une moue d’intense concentration devant un stand au Festival d’Angoulême face à un jeune auteur désemparé, et à leur gauche, sur un présentoir, le drolatique recueil de tienstiens Koko n’aime pas le capitalisme, dont les strips détournent Top Chef, Harry Potter et autres divertissements pour en faire des torpilles antimacronistes. La ministre de la Culture n’a malheureusement pas emporté l’ouvrage – qui sait quels cataclysmes auraient pu s’abattre sur le pays si elle l’avait lu ? De violentes averses d’argent public pour les écoles d’art ? On ose à peine y penser.
L’auteur anonyme de ces courtes bandes dessinées s’est associé depuis un an et demi avec un de ses collègues, Maxime Morin. Lui, tenancier du Wikihow Museum, fait dire des horreurs aux illustrations aseptisées de la bible des tutoriels en ligne. Le résultat est un festival de mauvais esprit et d’élans anarchistes auxquels le format livre fait prendre une toute autre dimension ; non content de rassembler les meilleurs strips, il les enchâsse dans un récit qui superpose les niveaux de lecture méta.
Eclatante pirouette finale.
Ce sont d’abord, issues d’un nuage de fumé