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Bande dessinée

Tronchet: «Je ne voulais pas me retrouver vieil humoriste à faire la même blague encore et encore»

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Invité du festival BD à Bastia pour une exposition sur le thème des récits de voyage, le créateur de Jean-Claude Tergal présentait deux ouvrages tirés d’un séjour de six mois sur un îlot malgache : «Robinsons, père et fils» et «le Chanteur perdu». Un pas de côté plus introspectif qui lui a ouvert un nouveau public.
Extrait de «Robinsons père et fils». (Tronchet/Ed. Delcourt)
publié le 9 avril 2022 à 8h26

Panneaux d’autoroute, escaliers sans fin, pièces à entrées multiples, paysages déchirés… On a fait comme nous le suggéraient à la fois l’intitulé, «Cammini» («chemins»), et la scénographie des expos autour desquelles s’articule la 29e édition du festival BD à Bastia : se laisser aller au hasard de la trajectoire. Crapahuter parmi les aloès pour aller voir les archives dont des collégiens ont tiré une BD avec Matthias Picard, se laisser emporter, entre un fantôme du Far-West et une futuro-motarde d’Hugues Micol, par les cascades des hirondelles peut-être attirées là par le parfum chaud des migliacci qui frissonnent sur une plancha, délicieux petits tas de pâte au brocciu qu’on ira digérer devant les fantasmagories éclatantes d’Elene Usdin. On louvoie avec plaisir à travers les étapes disséminées ici et là de ce beau festival à taille humaine, qui rassemble donc cette année carnets d’explorateurs, road trips et voyages intérieurs. Parfois, on tombe en arrêt un peu plus longtemps, comme parmi les collages de Marie Mirgaine (à lire absolument : Dix de plus, dix de moins), prodigieux enchevêtrements de petits papiers peints, découpés et chorégraphiés avec une tendre minutie et qui font apparaître un chien, deux chiens, dix chiens, un agent immobilier d’outre-tombe ou une araignée en chaussons à pompons, pour le plus grand