Menu
Libération
Enveloppe

Budget 2024 de la Culture : Rima Abdul Malak obtient une hausse de 6%

Dans un contexte général de fin du «quoi qu’il en coûte» et d’appel à contenir les dépenses, la ministre a obtenu une enveloppe de 4,46 milliards d’euros. Une augmentation de 241 millions d’euros vouée notamment à accélérer la transition écologique et à stabiliser l’audiovisuel public.
La ministre Rima Abdul-Malak à l'Assemblée le 18 juillet. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
publié le 27 septembre 2023 à 21h06

Un budget «de transformation et d’inspiration», rien que ça. Avec pour objectif d’«accélérer la transition écologique», de «mieux produire et mieux diffuser», d’«embrasser les nouvelles technologies», de «renouveler les publics», d’«anticiper la relève des métiers et des compétences» et de «redynamiser les territoires» : la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a ainsi présenté à la presse son budget 2024 dans un contexte général de fin du «quoi qu’il en coûte» et d’un appel à contenir les dépenses. Elle pouvait d’autant plus se réjouir d’une hausse de 241 millions d’euros (soit +6%) par rapport au budget 2023. L’enveloppe annoncée est de 4,46 milliards d’euros.

Elle a décliné la répartition des subsides : 746 millions d’euros (+5%) vont au financement de la production cinéma et audiovisuelle et du jeu vidéo, 210,5 millions d’euros seront consacrés au «pass culture» (crédit qui permet aux jeunes d’accéder à des biens et des services culturels), 4 millions pour les projets mêlant art et sport. La part dévolue au patrimoine demeure la plus conséquente avec près de 1,2 milliard d’euros (hors restauration de Notre-Dame de Paris et participation au loto du patrimoine financée par la Française des jeux) avec quelques gros chantiers tels que la rénovation sur cinq ans du centre Beaubourg par exemple ou encore les travaux post-incendie de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes. Arbitrage nettement moins heureux en revanche pour le projet de Cité du théâtre lancé sous la présidence Hollande et devant regrouper des installations de la Comédie française, de l’Odéon et du Conservatoire national d’art dramatique, dans le quartier Clichy-Batignolles : il est carrément abandonné pour des raisons d’absence «d’équation tenable à la fois économiquement et culturellement».

«Préservation verte»

Un autre milliard abreuvera plusieurs programmes de soutien à la création et à la diffusion du spectacle vivant, à la production et à la diffusion des arts visuels, notamment. 4 millions d’euros sont prévus pour les projets culturels mêlant art et sport labellisés «Olympiade culturelle» (projets engagés depuis 2022, jusqu’aux Jeux olympiques et paralympiques de l’été 2024).

Les 241 millions supplémentaires permettront de «soutenir les artistes, la relève des métiers, les écoles de l’enseignement supérieur» (84 millions), de financer des mesures pour le «patrimoine, la transmission de la mémoire et de (réaliser) de grands investissements» (86 millions, dont 55 pour des sites patrimoniaux «majeurs»), selon le document présenté à la presse. Ou encore de «développer la lecture et l’accès à la culture des jeunes générations» (7 millions). Pour ce qui concerne l’audiovisuel public, la dotation 2024, s’élève à 4 milliards d’euros (+6 %).

Parmi les éléments structurants de ce budget, la question de la transition écologique traverse l’ensemble des axes de la politique publique, incitant à des productions plus écoresponsables, un numérique plus sobre, une architecture tournée vers les enjeux environnementaux, la «préservation verte» du patrimoine… On notera l’accent porté côté spectacle vivant sur un rééquilibrage entre une politique de l’offre et une meilleure diffusion des créations. Un rapport de la Cour des comptes publié en mai 2022 soulignait ce point faible de l’architecture du soutien à un secteur aboutissant à des spectacles nombreux mais peu souvent joués et devant un public insuffisamment renouvelé. Une enveloppe de 9 millions sera donc dédiée à fluidifier et mutualiser les échanges entre établissements culturels, qu’ils soient publics ou privés.

«Force motrice dans notre pays»

Par ailleurs, même si cela ne doit entrer en vigueur qu’en 2025, le gouvernement propose au parlement, dès ce PLF, de débattre de la transposition d’une directive européenne qui concerne la TVA réduite dans le domaine du marché de l’art. Après 2025, les œuvres d’art vont relever «de bout en bout» d’un taux réduit de 5,5%, a dit la ministre, à l’achat et – nouveauté – à la revente.

Rima Abdul Malak a par ailleurs souligné l’importance de l’enseignement supérieur de la culture. 34,6 millions d’euros serviront à financer des projets d’investissement dans ces écoles, toutes disciplines confondues.

«La culture reste une force motrice dans notre pays» s’est félicitée la ministre qui en a profité pour booster le moral de ses troupes en annonçant une enveloppe de 84 millions d’euros pour la revalorisation salariale de ses agents et un recrutement de 125 nouveaux postes.