Quelques jours après la projection d’un biopic animé (Marcel et monsieur Pagnol de Sylvain Chomet) suintant de tous les clichés pagnolesques auxquels on voudrait arracher l’auteur d’Angèle, celle de Merlusse, pièce choisie par le Festival pour illustrer le deuxième cycle de restauration d’œuvres de Marcel Pagnol après une première fournée de titres plus iconiques en 2025, fait l’effet d’un rétablissement heureux : non, Pagnol, ce n’est pas une pub d’huile d’olive. Pagnol, c‘est un type étrange.
Bonté et la cruauté de l’enfance tramées ensemble
Pas tout à fait introuvable mais tout de même très méconnu, le film tient son titre du méchant surnom que donnent les élèves d’un pensionnat à un professeur sévère et bizarre, vieux garçon à œil de verre et odeurs douteuses, qu’un souci de planning oblige à assurer l’étude et la garde du dortoir pendant la période de Noël, où l’école n’est plus peuplée que des étudiants les plus malheureux et les plus rejetés par leur famille. Tristesse désarmante de ces enfants que la fierté défend de montrer leurs blessures plein cadre, et qui canalisent leur orgueil dans des jeux et des provocations – on s’attachera bien sûr en premier lieu à ces mioches magnifiqu