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Cannes 2025 : «Renoir» regarde la mort enfance

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Le film de la Japonaise Chie Hayakawa sur l’isolement rêveur d’une enfant de 11 ans confrontée à la maladie de son père ne dévie pas du chemin qu’il s’est soigneusement tracé.
«Renoir» se concentre sur une petite fille, Fuki, 11 ans. (Loaded film)
publié le 17 mai 2025 à 14h14
(mis à jour le 17 mai 2025 à 17h30)

En 2022, on découvrait une nouvelle réalisatrice japonaise, Chie Hayakawa avec Plan 75, son premier long métrage autour d’un programme d’euthanasie préconisant aux personnes âgées de faire place nette pour les suivants. Renoir, lui, se concentre sur une petite fille, Fuki, 11 ans, mais l’inspiration angoissée de la cinéaste est plus que jamais toujours là. Le père de l’enfant est en phase terminale d’un cancer et sa mère agit avec elle avec brusquerie, laissant l’enfant s’enfermer dans un isolement rêveur traversé d’épiphanie bizarre, d’auto-test à la douleur, d’errance risquée (une séquence où elle finit par suivre un jeune homme pédophile), de compagnonnage dépressif avec d’autres gens et d’autres douleurs. Chie Hayakawa raconte dans le dossier de presse que le film s’inspire de sa propre enfance, elle dont le père est mort d’un cancer quand elle avait le même âge que son personnage. Hayakawa parle de son insensibilité à l’époque, de sa difficulté à partager quelque chose qui soit en phase avec la gravité de la situation, traumatisme qui l’a, apparemment, pour longtemps accablée des maux de la culpabilité et du solipsisme.

Passer de l’insensibilité subie à un sen