En 2022, on découvrait une nouvelle réalisatrice japonaise, Chie Hayakawa avec Plan 75, son premier long métrage autour d’un programme d’euthanasie préconisant aux personnes âgées de faire place nette pour les suivants. Renoir, lui, se concentre sur une petite fille, Fuki, 11 ans, mais l’inspiration angoissée de la cinéaste est plus que jamais toujours là. Le père de l’enfant est en phase terminale d’un cancer et sa mère agit avec elle avec brusquerie, laissant l’enfant s’enfermer dans un isolement rêveur traversé d’épiphanie bizarre, d’auto-test à la douleur, d’errance risquée (une séquence où elle finit par suivre un jeune homme pédophile), de compagnonnage dépressif avec d’autres gens et d’autres douleurs. Chie Hayakawa raconte dans le dossier de presse que le film s’inspire de sa propre enfance, elle dont le père est mort d’un cancer quand elle avait le même âge que son personnage. Hayakawa parle de son insensibilité à l’époque, de sa difficulté à partager quelque chose qui soit en phase avec la gravité de la situation, traumatisme qui l’a, apparemment, pour longtemps accablée des maux de la culpabilité et du solipsisme.
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