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Solo

Carole Thibaut remet une pièce dans l’«Ex Machina»

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Dans «Ex Machina», un seul en scène féministe à la fois percutant et (trop) appuyé, la directrice du Centre dramatique national de Montluçon retrace un parcours entravé et joue avec un certain brio sur l’agacement qu’elle suscite en donneuse de leçons.
Dans ce spectacle qui tient parfois du stand-up, toutes les scènes performatives de Carole Thibaut sont réussies. (Héloïse Faure)
publié le 7 novembre 2024 à 16h51

Franchement, au lendemain du coup de massue planétaire de Trump, le seul en scène limpidement féministe et autobiographique de Carole Thibaut, directrice du plus petit Centre dramatique national de France à Montluçon, dans l’Allier, tombe bien. Avant les résultats, face à ce texte appuyé, qui n’hésite pas à user du surlignage pour faire entendre son message, on avait quelques doutes. Le temps n’était-il pas venu d’arrêter de nous expliquer les méfaits du «patriarcat» et de la «domination masculine» au profit d’un récit de soi plus singulier qui laisse au spectateur la liberté d’y apposer ces diagnostics et syntagmes ? Sur le plateau, l’autrice-actrice d’Ex Machina endosse toutes les fonctions et même celle de régisseuse. Avant qu’elle ne dévoile son identité, la voici qui rappelle à l’orée de la représentation quelques «bases du vivre-ensemble» pour que l’artiste puisse accomplir «sa petite prestation scénique» dans les meilleures conditions, puis remémore les règles du «consentement», si jamais il venait à l’idée à la gente habituellement masculine de balader leurs mains sur des cuisses généralement féminines.

Humour et outrance

Est-ce nos dents qui crissent, une craie sur un tableau ? Tout au long de sa performance, Carole Thibaut s’amuse à manier l’h