A-t-on le droit d’organiser un viol pour les besoins d’une scène dans un film ? La réponse coule de source. La cinéaste Catherine Breillat a-t-elle fabriqué une scène de sexe oral non simulée sans prévenir son actrice qu’un inconnu allait introduire sa langue dans son sexe, puis (tenter de) la sodomiser lors d’une scène de Romance, sorti sur les écrans avec fracas médiatique le 14 avril 1999 ? C’est l’accusation gravissime que porte aujourd’hui la comédienne Caroline Ducey dans un récit paru chez Albin Michel intitulé la Prédation (Nom féminin) où elle narre comment elle a été pulvérisée par le film même qui la fit connaître, à 22 ans. Romance relate le parcours glacial d’une jeune institutrice qui essaie différentes expériences sexuelles plus ou moins avilissantes sur le mode «même pas mal», alors qu’elle se confronte à l’absence de désir de l’homme qu’elle aime. Le film finit d’asseoir la réputation transgressive de Catherine Breillat, romancière, scénariste et cinéaste qui aime jouer avec le soufre (pour Romance, elle caste le célèbre acteur de porno Rocco Siffredi, et laisse entendre que les scènes de sexe ne sont pas simulées) et
Enquête
Caroline Ducey : «Pour moi, il allait de soi que tout serait simulé» sur le tournage du film «Romance»
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Violences sexuellesdossier
Paris, le 27 aout 2024 / Portrait de Caroline Ducey. (Cyril Zannettacci/VU' pour Libération)
par Anne Diatkine
publié le 29 août 2024 à 21h03
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