Menu
Libération
Exposition

«Caroline’s Home», le réduit séduit

Article réservé aux abonnés
La Maison populaire de Montreuil réunit cinq artistes pour une exposition consacrée aux miniatures comme moyen de garder prise sur le réel, de la maison hantée à la maison de poupée.
Fabienne Audéoud décline une sculpture composée de 345 livres dont elle a conçu chaque tranche, anti-monument de poésie. (Aurélien Mole/Courtesy de l’artiste)
publié le 27 janvier 2024 à 14h48

Comme souvent dans l’art contemporain, ça vient de loin. Et il faut s’accrocher pour suivre le fil tendu par les deux jeunes commissaires invités à la Maison pop de Montreuil pour un cycle de trois expos. L’un d’eux, Jean-Baptiste Carobolante, enseignant en école d’art mais aussi cofondateur de la maison d’édition Mix, où il a édité sa thèse sur «l’image spectrale», lance les hostilités. Il sera ici question de spectre et de hantise, mais aussi d’une parade bien connue pour faire face aux mystères des portes qui claquent et aux fantômes qui rôdent : la miniaturisation. Les cinq artistes réunis dans cette «Caroline’s home», qui tire son nom d’une entreprise anglaise qui produisait dans les années 70 des maisons de poupée, font ainsi main basse sur leurs intérieurs, au propre comme au figuré, pour les représenter sous forme de maquette, de paysage exigu et de bibliothèque-monde qui tient sur une simple étagère. Manière comme une autre de garder prise sur le réel et son double, en le réduisant.

Indices domestiques

Un spectre, continue l’autre commissaire Margaux Bonopera, c’est «une volonté qui n’a pas de forme et qui doit tout faire pour s’incarner». Et à bien y réfléchir, «ce serait aussi le propre de l’art que d’incarner un désir dans une forme