Comme souvent dans l’art contemporain, ça vient de loin. Et il faut s’accrocher pour suivre le fil tendu par les deux jeunes commissaires invités à la Maison pop de Montreuil pour un cycle de trois expos. L’un d’eux, Jean-Baptiste Carobolante, enseignant en école d’art mais aussi cofondateur de la maison d’édition Mix, où il a édité sa thèse sur «l’image spectrale», lance les hostilités. Il sera ici question de spectre et de hantise, mais aussi d’une parade bien connue pour faire face aux mystères des portes qui claquent et aux fantômes qui rôdent : la miniaturisation. Les cinq artistes réunis dans cette «Caroline’s home», qui tire son nom d’une entreprise anglaise qui produisait dans les années 70 des maisons de poupée, font ainsi main basse sur leurs intérieurs, au propre comme au figuré, pour les représenter sous forme de maquette, de paysage exigu et de bibliothèque-monde qui tient sur une simple étagère. Manière comme une autre de garder prise sur le réel et son double, en le réduisant.
Indices domestiques
Un spectre, continue l’autre commissaire Margaux Bonopera, c’est «une volonté qui n’a pas de forme et qui doit tout faire pour s’incarner». Et à bien y réfléchir, «ce serait aussi le propre de l’art que d’incarner un désir dans une forme